L'OMS a tardé à déclarer la pandémie de Covid, tarde-t-elle aussi à tourner la page?
L'OMS maintient l'urgence Covid alors que son directeur reconnaît que la situation globale a évolué positivement. Et si c'était pour maintenir l'attention de la communauté mondiale sur la pandémie?
Souvenez-vous du 30 janvier 2020: l’OMS estimait que l’épidémie de Covid constituait une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), son plus haut niveau d’alerte. Trois ans plus tard, l’organisation onusienne prolonge cette urgence.
Pourquoi on en parle. Le Covid est entré brutalement dans nos vies début 2020. L’épidémie qui a démarré en Chine a rapidement évolué en pandémie. Mais à l’OMS, on a tardé à déclarer l’USPPI. De nombreuses voix se sont alors élevées pour questionner la dépendance de l’OMS vis à vis de la Chine, et de son financement.
Trois ans plus tard, c’est encore la Chine qui impose son tempo: le passage de la politique zéro Covid à celui du zéro mesures y a fait bondir le nombre d’infections et de décès. Mais l’Empire du milieu n’est pas la raison qui pousse l’OMS à maintenir l’alerte maximale.
De quoi on parle. Vendredi 27 janvier 2023, le comité d’urgence du Règlement sanitaire international sur la pandémie de Covid-19 s’est réuni pour la quatorzième fois. But de la rencontre: déterminer si la maladie constitue encore une urgence internationale. Avec, en toile de fond, les propos du Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, lors de sa première conférence de presse de l’année début janvier:
«Il ne fait aucun doute que le Covid-19 sera un sujet de discussion majeur (cette année, ndlr.), mais je crois et j’espère qu’avec les bons efforts, ce sera l’année où l’urgence de santé publique prendra officiellement fin.»
En attendant, les recommandations du comité sont claires: il faut maintenir l’urgence même si la pandémie se «trouve probablement à un point de transition». C’est donc la prudence qui est privilégiée à Genève.
Le contexte. L’OMS constate que «le monde est en meilleure position que lors du pic de transmission Omicron il y a un an», ce qui devrait l’inciter à abaisser le niveau d’urgence.
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- Mais la situation en Chine interroge. Le pays a connu une flambée épidémique sans précédent en fin d’année, comme on peut le voir dans le graphe ci-dessous:
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