Inutiles, les confinements? L’étude estampillée «Johns Hopkins» qui ne valait pas tripette
Le monde d’après se penche sur le monde d’avant. Une étude de trois économistes libéraux – dont un de l’Université Johns Hopkins – fait fureur chez les opposants aux mesures sanitaires. Publiée en janvier, elle jette un regard neuf sur la gestion des débuts de la pandémie. «Les confinements ne sont pas efficaces pour réduire la mortalité», tranchent les auteurs. Mais les experts interrogés par Heidi.news dénoncent un travail idéologique et biaisé.
Pourquoi ça ne tient pas la route. La méthodologie adoptée par les auteurs pour conduire leur méta-analyse a consisté à opérer un tri drastique, pour ne retenir que les études allant dans le sens d’un effet marginal des mesures contre le Covid-19. Et ce, avec des critères plus que discutables. Une équipe d’économistes de Lausanne s’étonne même de voir les résultats de leurs propres travaux réinterprétés dans le sens d’une inutilité des mesures – alors qu’ils démontraient le contraire.
Un trio libéral. L’étude en question (Herby et al., 2021) est l’œuvre de trois économistes d’obédience ultralibérale:
Jonas Herby, premier auteur, n’est pas universitaire, mais membre de Centre d’études politiques de Copenhague, un think tank libéral danois.
Lars Jonung, deuxième auteur sénior, est professeur émérite d’économie à l’Université de Lund, en Suède, à la retraite depuis 2010 et actif dans le débat public suédois.
Steve Hanke (79 ans), premier auteur sénior, est professeur d’économie au Johns Hopkins Institute for Applied Economics, qui dépend de la prestigieuse université américaine.