Incertitude. Le Pfizer est-il efficace à 64%, comme l’estime Israël, ou à 88%, comme le pensent les Britanniques? Impossible de trancher à ce stade. Mais plusieurs éléments suggèrent que l’évaluation israélienne n’est pas la plus fiable:
L’étude des épidémiologistes israéliens n’a pas été rendue publique, contrairement à celle de leurs homologues britanniques et ces données sont présentées comme «préliminaires», indique le Financial Times.
Le système de santé britannique est centralisé (NHS) et propice au recueil de données homogènes, alors que le système israélien est morcelé entre quatre grands réseaux de soins (Clalit, Maccabi, Meuhedet, Leumit).
Le quotidien national Haaretz fait état de critiques d’experts sur la fiabilité du modèle israélien, qui ne permet pas de s’affranchir des différences de recours au soin et de dépistage entre les groupes contrôle et vacciné.
Par contraste, le protocole employé par Public Health England s’efforce de former un groupe contrôle plus comparable, constitué de personnes testées négatives à Covid-19. Un modèle jugé plus efficace pour évaluer l’efficacité vaccinale.
L’important. Dans l’ensemble, les données sur le comportement des vaccins ARN face aux variants s’avèrent plutôt rassurantes, même si une baisse relative d’efficacité est notée.
Les évaluations britannique et israélienne convergent sur un point fondamental: la protection contre l’impact sanitaire. Même avec Delta, le vaccin Pfizer reste extrêmement efficace contre les formes de Covid-19 susceptibles de conduire à l’hôpital.
Côté britannique, on ne note pas, avec Delta, de diminution perceptible de l’efficacité d’AstraZeneca ou Pfizer sur les taux d’hospitalisation. Du côté de Tel-Aviv, on évalue une efficacité du Pfizer à 93% contre les formes graves.