Nos sept Sages ont raison de proposer l’extension du pass sanitaire. Ils auraient dû même le faire plus tôt. Car la Suisse est un très mauvais élève. Seuls 51% de la population ont reçu les deux doses. Ce taux est parmi les plus bas d'Europe, alors que le vaccin est accessible à tous depuis de nombreux mois et a démontré son efficacité. Cette insouciance est intolérable.
De plus, le nombre d’hospitalisations dues au Covid-19 augmente de façon préoccupante. Et les statistiques révèlent que la très grande majorité des personnes en soins intensifs n’est pas vaccinée. Le CHUV transfère déjà des patients pour avoir une marge de manœuvre. Face à une situation qui se dégrade, nous ne pouvons plus attendre. Nous sommes sous pression et dans l’urgence.
La Suisse ne peut plus se permettre un nouveau confinement. Elle a déjà payé un lourd tribut. Pendant des mois, la société n’a pas eu accès à des pans entiers de la vie sociale. Des entreprises ont mis la clé sous le paillasson. De nombreuses personnes se sont ainsi retrouvées au chômage. Nous ne voulons plus revivre ce scénario. Nous avons besoin de stabilité, de sécurité afin de retrouver l’envie d’entreprendre. De transformer les espoirs en actions concrètes. Ne laissons pas une minorité nous imposer son diktat.
Nous devons donc tout mettre en œuvre pour convaincre un maximum de personnes à se faire vacciner. L’extension du pass sanitaire fait partie de ces moyens. Pour éviter toute mesure arbitraire, le Conseil fédéral doit fixer de manière claire les conditions qu’il entend appliquer à ce mécanisme. Il faut notamment tenir compte des personnes qui souffrent de pathologies rares et qui ne peuvent donc pas se faire vacciner.
Enfin, pour être efficace, ce dispositif doit être accompagné de campagne de sensibilisation, notamment à l’attention des jeunes. Rappeler aussi inlassablement aux indécis qu’ils font courir des risques non seulement à eux-mêmes, mais à tous ceux qui ne sont pas vaccinés. La liberté implique un sens du devoir réciproque.
En proposant l’extension du pass sanitaire, le Conseil fédéral incite la population à la vaccination sans la rendre obligatoire. Cette solution est la moins liberticide. Quant à ceux qui sont farouchement opposés à se faire vacciner, qu’ils assument leur choix et acceptent les contraintes liées. Il n’y a pas de liberté sans responsabilité.