Soyons précis. Les règles de Facebook en français n’ont pas encore été mises à jour, à la différence de celles en anglais. Elles permettent de constater que la firme de Palo Alto censurait les allégations liées à une origine artificielle du virus («man-made or manufactured»), mais avait déjà prévu une exception pour l’idée d’échappement accidentel de laboratoire, pour peu qu’elle ne mentionne pas une origine «artificielle». Avec cette décision, ce sont toutes les règles de censure à propos de l’origine du virus qui sautent, en tout cas dans la sphère anglophone. Une allégation comme «Le coronavirus est une arme biologique» devient par exemple possible – ce qui ne signifie pas qu’elle soit juste. La politique de lutte contre la désinformation de Facebook, soutenue notamment par l’OMS, est complexe et assez opaque, les algorithmes décisionnels n’ayant jamais été rendus publics.
Facebook cesse de censurer la thèse d’une origine artificielle de la pandémie
Oust le complot! La thèse d’une origine artificielle de Sars-CoV-2 ne sera plus considérée par Facebook comme une «fausse allégation», susceptible d’être supprimée d’office du réseau au titre de la chasse à la désinformation. La décision de Facebook a été prise «en concertation avec des experts en santé publique», a indiqué la société. Cette nouvelle, révélée par le site américain Politico, intervient alors que la thèse d’un échappement accidentel d’un laboratoire chinois gagne de l’ampleur. En particulier aux Etats-Unis, qui pèsent de tout leur poids pour faire la lumière sur l’origine du virus. Le 27 mai 2021, Joe Biden a officiellement indiqué que la communauté du renseignement américain balançait entre deux scénarios, sans pouvoir trancher.