Longtemps cantonné aux frontières du Japon, le phénomène «karoshi» (mort par surmenage au travail) est désormais mondial, selon un rapport de l’OMS et de l’OIT, et risque encore de s’amplifier avec la crise sanitaire. Le plus souvent sans prise en charge.
Le rôle du Covid. Depuis le début de la pandémie, le télétravail est devenu la nouvelle norme. Mais la solitude et le manque de divertissement ne sont pas les seules difficultés qu’il engendre. En effet, la journée de travail à la maison, telle que rapportée par le National Bureau of Economic Research (NBER), a augmenté en moyenne de 48 minutes. Plus de 40% des salariés en France ont remarqué une augmentation importante de leur charge de travail.
Et il ne s'agit là que des travailleurs à domicile, non du personnel soignant. La demande d'assistance médicale a augmenté radicalement. Cinq internes en médecine sont morts à cause de la surcharge de travail depuis le début de l'année 2021. Selon l’Intersyndicale nationale des internes (ISNI), 66% des internes montrent des signes d'anxiété, 28% des symptômes de dépression et 26% des pensées suicidaires.
«Si vous travaillez jusqu’à ce seuil, vous risquez de mourir – mais vous pouvez quand même travailler jusqu’à ce seuil» , ironise Makoto Iwahashi, de l’organisation de défense des droits des travailleurs.