VIDÉO – La prise de médicaments au quotidien, ça se négocie?

Le Forum des patients & assurés organisé par la Fédération romande des consommateurs (FRC), Planète Santé, la Fédération suisse des patients et Heidi.news a lieu jeudi 3 décembre. Participez au débat en ligne, de 18h à 19h.

Certains patients sont confrontés à une prise quotidienne de médicaments. Dans ces cas-là, ils suivent cette médication de manière plus ou moins rigoureuse. Rachel Demolis, chercheuse en anthropologie à la Haute Ecole de Santé Vaud (HESAV) apporte un éclairage sur cette thématique.

L’adhésion au traitement. Ce terme signifie l’approbation réfléchie d’un traitement par le patient. Lorsque l’on adopte un point de vue anthropologique: «On ne réfléchit pas seulement en termes d’adhésion des patients, on considère qu’ils ont des logiques et des stratégies. Ils opèrent des choix raisonnés, qui se construisent au fil du temps, de leur expérience, de l’efficacité des traitements ou des effets indésirables» explique Rachel Demolis. Stopper la prise d’un médicament n’est pas une non adhésion au traitement, c’est une action qui participe au processus d’appropriation de la part du patient.

Différentes attitudes face à l’observance du traitement. Certains patients suivent à la lettre les recommandations de leur thérapeute. Dans ce cas, les spécialistes parlent d’observance facile. D’autres patients adoptent plutôt une posture dite d'observance contrainte ou encore d’observance liée à la confiance dans le médecin ou le prescripteur du traitement.

Dans l’étude menée actuellement sur les personnes âgées face à leur polymédication, les chercheurs observent ce qu’ils appellent l’observance concédée: les patients suivent les traitements mais expriment le fait que si c’était possible, ils ne voudraient pas prendre ces médicaments. Pour finir, il y a également l’observance critique: dans ce cas, le patient questionne la pertinence du traitement.

L’importance de la routine. Selon la chercheuse, l’élément central pour une bonne observance du traitement c’est la mise en place d’habitudes. Différents éléments peuvent venir contrarier cette routine et compromettre l’observance du traitement. C’est le cas par exemple des génériques: les patients avaient des repères avec le nom du médicament et passer au générique n’est pas anodin pour certains d’entre eux. Une hospitalisation peut également venir chambouler les habitudes qui s’étaient mises en place.