Covid long: «La reprise d’activité doit se faire par petites touches»
Le Covid long continue de prélever son dû dans la population. Le 1er mai 2021, le CHUV et Unisanté ont ouvert une consultation dédiée à ce syndrome. Six mois et une septantaine de patients plus tard, c’est l’heure d’un premier bilan. Nous avons demandé au Pr Bernard Favrat, interniste et responsable de la consultation, de faire le point sur ce problème de santé publique apparu avec la pandémie, et qui pourrait bien lui survivre.
Heidi.news – Le Covid long peut prendre des formes très diverses selon les patients. Qu’est-ce qui domine, d’après votre expérience?
Bernard Favrat – Ce qui prédomine, c’est la fatigue. Les patients ont aussi de la difficulté à respirer, un symptôme probablement lié au virus qui a perturbé la régulation de la respiration au niveau des centres cérébraux. On constate aussi souvent la perte des odeurs et la perturbation du goût, qui peuvent être assez handicapants – mais là, le pronostic est meilleur, car on sait que plus de 90% des gens vont guérir dans l’année. Après, il y a des problèmes de concentration, de la peine à mener des tâches multiples, des gens qui déclarent faire plus d’erreurs au travail. Et enfin il y a les aspects d’anxiété qui ont été importants et sont sans doute un facteur de durée. Il y a parfois de vrais chocs émotionnels, dont on sait qu’ils peuvent produire des états de dépression et d’anxiété.