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«Contrairement au Covid, la pandémie des bactéries antibiorésistantes est silencieuse»

Le Dr Manica Balasegaram, directeur du GARDP (au centre) lors d’une visite du laboratoire du Community for Antimicrobial Drug Discovery en Australie. | GARDP

Le journal médical The Lancet a publié le 19 janvier l’étude la plus complète à ce jour sur les effets de la résistance des pathogènes aux antibiotiques. Une équipe internationale menée par des chercheurs de l’Université de Washington a compulsé 471 millions dossiers médicaux individuels dans 204 pays pour analyser les effets de la résistance aux antibiotiques de 23 bactéries sur l’année 2019. Il en ressort une estimation de 1,27 million de décès directs en un an. C’est plus que le sida et le paludisme combinés.

Pourquoi c’est paradoxal. On pourrait s'attendre à ce que le poids de la résistance aux antibiotiques soit d'autant plus élevé que leur consommation est importante favorisant la sélection de souches résistantes, autrement dit dans les pays riches. Pourtant, les chercheurs constatent que les taux de décès les plus élevés liés à cette résistance se trouvent en Afrique sub-saharienne et en Asie du Sud, où ces médicaments manquent. Comment expliquer ce paradoxe? Heidi.news a posé la question à Manica Balasegaram, directeur exécutif du Global Antibiotic Research & Development Partnership (GARDP), une ONG basée à Genève.

Heidi-news – Quelle importance a l’étude publiée par The Lancet selon vous?

Manica Balasegaram – Il s’agit d’une étude extrêmement importante. Pour la première fois, on a une vue claire du problème de la résistance aux antibiotiques. Par le passé, on n’avait que des estimations assez larges, de l’ordre de 500’000 à 700’000 décès par an. Là, on a une approche beaucoup plus rigoureuse élaborée en deux ans sur toute l’année 2019 et dans toutes les régions du monde.

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