Bulles dans les vaccin Pfizer? Sans doute des bulles d’air «sans risque», pour Swissmedic

Pixabay / Jan Felix Christiansen

Découvertes dans un lot de vaccin utilisé à Genève et Saint-Gall, ces bulles sont a priori inoffensives, mais leur origine n'est pas entièrement élucidée.

Coincées, les minibulles? Cette semaine, la présence de bulles imprévues dans certains flacons du vaccin bivalent Pfizer a provoqué une alerte de Swissmedic. Après analyse à Berne, le retour de l’Institut suisse des produits thérapeutiques se veut rassurant: il s’agirait sans doute de bulles d’air, ne posant «aucun risque» pour les patients.

Pourquoi cela reste à suivre. Les analyses n’ont pas permis de mettre en évidence la présence de contaminants dans les échantillons en cause, mais l’origine des bulles n’est pas élucidée. Les investigations continuent pour comprendre ce dont il retourne, d’autant que Swissmedic n’a pas connaissance d’autres incidents analogues dans le monde à ce jour.

Lire aussi: Des bulles dans le dernier vaccin Pfizer? Une alerte venue de Genève

Retour sur l’essentiel. Comme vous le révélait Heidi.news, Saint-Gall et Genève ont remonté cette semaine aux autorités sanitaires fédérales l’existence d’une anomalie visuelle dans certains flacons du vaccin Pfizer bivalent Wuhan / Omicron BA.1, qui commence à être utilisé en Suisse.

  • La présence de minibulles à l’œil nu avait attiré l’attention de plusieurs centres de vaccination, car le phénomène tranche avec les précédents vaccins ARN.

  • Ce qui a donné lieu à une alerte de Swissmedic le 2 novembre, à propos de l’unique lot de vaccins concerné.

Pas de contaminant identifié. Les résultats des premières analyses réalisées au laboratoire de Swissmedic à Berne viennent d’être dévoilés, vendredi 4 novembre, et celles-ci n’ont pas permis d’identifier d’anomalies dans la composition des flacons.

L’institut estime qu’il s’agit sans doute de bulles d’air et n’y voit «aucun risque» pour les personnes ayant reçu ce vaccin. C’est aussi le point de vue du Pr Pascal Bonnabry, pharmacien-chef aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), qui nous fait parvenir son avis:

«Il n’y a pas d’inquiétude à avoir pour les patients, l’important c’est de savoir qu’il n’y a pas d’autres matériaux que le vaccin dans les flacons.»

Aux HUG, recommandation a été donnée, «par prudence», de ne pas utiliser les flacons où une inspection visuelle révélerait la présence de minibulles. Une décision qui prolonge les recommandations de Swissmedic lors de son alerte initiale.

Un mystère pas encore résolu. Mais d’où viennent les fameuses bulles et pourquoi ne concernent-elles, en l’état des informations disponibles, qu’un seul lot de vaccin? On l’ignore, mais il pourrait s’agir de bulles d’air formées lors de la décongélation des flacons.

Une hypothèse que Swissmedic nous précise par e-mail:

«En l'état actuel des connaissances, ces petites bulles ne se sont pas formées à cause de substances étrangères et ne présentent pas de risque pour la santé. Il a également été exclu que les bulles soient des accumulations de gouttelettes lipidiques. L'analyse en laboratoire des flacons d'injection n'a jusqu'à présent pas révélé de problème concret avec le vaccin.

Les bulles dans les liquides peuvent se former en raison de facteurs physiques (peut-être le changement de température lors de la préparation des doses de vaccin). Lorsque des flacons ou seringues de vaccins sont conservés à une température entre 2 et 8 °C des bulles d'air peuvent parfois apparaître dans les solutions vaccinales si la température ou la pression atmosphérique changent pendant le stockage.»

Reste que le phénomène est une anomalie et devra être élucidé, conclut toutefois l’institut dans son courrier:

«Les bulles sont tout de même indésirables. Elles peuvent en théorie influencer le dosage d'un vaccin. Il va de soi que nous continuons à surveiller la situation et à enquêter sur les causes de l'effet.»