Après Israël et les Etats-Unis, à quand une 3e dose en Suisse?

Seulement 23.7% de la population mondiale est vaccinée. | Keystone / Peter Klaunzer

Après Israël en fin de semaine dernière, les Etats-Unis seraient sur le point eux aussi de recommander une troisième dose de vaccin contre Covid-19, selon le Washington Post. L‘annonce pourrait être faite dès ce mercredi sans que l’on sache encore quelles populations seront concernées. En Israël, ce sont les plus de 50 ans qui sont concernés. Comme ces deux pays, la Suisse a eu recours à la technologie à ARN messager des produits de Pfizer-BioNTech et Moderna et pourrait donc également être amenée à son tour à se poser la question d’une piqûre de rappel.

Pourquoi c’est un tournant risqué. Une certaine diminution de l’efficacité des vaccins a été constatée récemment sans que l’on sache clairement si elle est due à un amenuisement de l’immunité ou au variant Delta apparu après le développement de ces vaccins. Cette mutation de Sars-CoV-2 a provoqué une résurgence de la pandémie aux Etats-Unis, avec une centaine de milliers de cas par jour, qui créé une certaine panique. Il y beaucoup moins de décès que lors des vagues précédentes et si une surcharge commence à se faire sentir dans certains hôpitaux, les cas graves concernent presque exclusivement des personnes non vaccinées.

En optant pour une troisième dose administrée à des populations étendues (au-delà des patients immunodéprimés), les autorités sanitaires américaines jouent avec le feu. Dans un pays où seulement 50% de la population est complètement vaccinée (le 70% a reçu une dose), la nécessité d’un rappel pourrait aussi alimenter la méfiance des anti vaccins. Surtout, alors que 10 pays riches se sont arrogés 90% des vaccins et que 76% de la population mondiale n’est toujours pas vaccinée, l’OMS appelle à éviter ces troisièmes doses pour les diriger plutôt vers les nations qui en ont besoin. Reste à savoir si, à la différence d’Israël et des États-Unis, la Suisse écoutera cet appel à la solidarité et au bon sens puisque plus le virus circule, plus le risque de mutations dangereuses est important.

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