Le message de Navalny. Le 23 avril sur Instagram, où il continue régulièrement à donner des nouvelles par une voie mystérieuse, Alexeï Navalny a indiqué qu’il se rangeait à l’avis de ses médecins et interrompait sa grève de la faim, qui durait depuis 24 jours. Il devrait revenir à une alimentation normale, en suivant un protocole de réalimentation progressif sur la même période de temps. Alexeï Navalny:
«Avec le soutien incroyable des gens de bien dans le pays et dans le monde, nous avons fait des progrès immenses. Il y a deux mois, mes demandes d’assistance médicale ne provoquaient que des rictus, on ne me donnait pas de médicament et tout transfert m’était interdit. Il y a un mois, on me riait au nez quand je demandais mon diagnostic et l’accès à mon propre dossier médical.»
L’opposant politique russe indique avoir pu accéder à des médecins civils (sa demande initiale) et être examiné à deux reprises, la dernière fois juste avant les grandes manifestations de soutien du 21 avril. Dans un communiqué diffusé le 22 avril, ses médecins personnels rapportent en effet qu’il a été pris en charge dans un hôpital civil de la région de Vladimir le 20 avril, où il a pu être examiné par un neurochirurgien, un néphrologue (spécialiste du rein), et un neurologue indépendants.
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Dans ce même communiqué, les quatre médecins d’Alexeï Navalny lui intimaient de cesser sa grève de la faim séance tenante, au vu de son état de santé inquiétant: «insuffisance rénale sévère», «hyponatrémie sévère», «symptômes neurologiques» (notamment une perte de sensibilité importante dans certaines parties des bras et des jambes).
«Si cette grève de la faim se poursuit même très peu de temps, nous n’aurons hélas bientôt plus de patient à soigner», prévenaient-ils. Commentaire de l’intéressé sur Instagram, dans son style pince-sans-rire coutumier: «Mmm… Voilà qui me semble digne d’attention».
L’activiste politique mentionne aussi, à l’appui de sa décision, le fait que plusieurs personnes aient commencé des grèves de la faim de soutien. Notamment au sein des Mères de Beslan, association de mères d’enfants tués lors de la prise d’otages éponyme de 2004, devenue pour beaucoup d’opposants au régime un symbole de sa brutalité.