L’hypothèse. Ce virus porcin pourrait être impliqué dans la péjoration de l’état et le décès du patient, sa présence étant associée à des dommages importants en médecine de transplantation. Des données allemandes antérieures, récoltées chez des babouins, ont montré que les cœurs de porc transplantés infectés par un cytomégalovirus conduisaient à un décès prématuré.
Pourquoi ça compte. La procédure, historique, réalisée en janvier marque une étape cruciale et un «test majeur» en matière de xénotransplantation, souligne la MIT Technology Review. Comprendre les circonstances de ce décès — un casse-tête, car l’état de santé du patient était déjà fortement compromis avant la greffe — et les possibles erreurs commises est crucial pour permettre aux chercheurs et au monde de l’industrie de poursuivre leurs travaux.
En ce sens, si l’implication d’un virus porcin se confirme, ce ne serait pas une mauvaise nouvelle, puisqu’il est possible de prévenir les infections dans les populations de porcs transgéniques utilisées. Il est d’ailleurs étonnant que l’animal utilisé dans le cadre de cette procédure pionnière soit passé entre les mailles du filet. Pour la revue du MIT, la suite des recherches s’annoncent sous de bons auspices:
«La cause du décès de Bennett est importante, car si son cœur a défailli à la suite d'un rejet immunitaire, les chercheurs pourraient être contraints de revoir leur copie. Au lieu de cela, on s'attend maintenant à ce que des entreprises comme United Therapeutics et eGenesis, ou des universitaires travaillant avec elles, lancent des essais cliniques sur leurs propres organes de porc d'ici un an ou deux.»