Entre guerre et handicap, le chemin de croix de milliers d’Ukrainiens raconté par un humanitaire
Depuis douze ans, Jérémie Zahorski, 38 ans, travaille pour Handicap International. Cet informaticien de formation, originaire de Paris, est passé de Haïti à la Syrie, de l’Irak aux Philippines. Depuis mi-mars, il coordonne la mise en place d’une mission de soutien aux personnes en situation de handicap depuis Tchernivtsi dans l’ouest de l’Ukraine, à proximité de la frontière roumaine. Mardi 5 avril au petit matin, il témoigne par téléphone.
La scène m’a frappé. Quand la directrice d’une institution pour enfants en situation de handicap, dans l’oblast de Tchernivtsi, a vu les kits d’hygiène que nous voulions distribuer, elle a regardé le savon en barre, l’air désolé.
«Vous n’auriez pas du savon liquide? Sinon les enfants le mange. Nous n’avons plus assez de personnel pour les surveiller… Ils grignotent aussi les matelas. Vous n’auriez pas des matelas?» m’a-t-elle demandé. Cette femme est la définition de l’abnégation dans la tempête.
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