Acheter la revue imprimée

A Fully, où Latifa Echakhch imagine le pavillon suisse de la prochaine Biennale de Venise

Quand Latifa Echakhch, une Franco-marocaine qui travaille à Fully, a été choisie pour représenter la Suisse à la Biennale d’art de Venise en 2022, on aurait pu craindre une réaction politique du même acabit qu’en France. Où, au même moment, une partie de l’intelligentsia contestait la désignation d’une artiste franco-algérienne vivant à Londres. Il n’en a rien été. Et tant mieux.

Latifa Echakhch va représenter la Suisse à la prochaine Biennale de Venise. | Photo: Kostas Maros pour Heidi.news
Latifa Echakhch va représenter la Suisse à la prochaine Biennale de Venise. | Photo: Kostas Maros pour Heidi.news

J’avais laissé Miriam Cahn dans les Grisons avec ses souvenirs de la Biennale de Venise d’il y a presque trente ans. Les 10’000 francs sortis de la poche de l’Office fédéral de la culture pour qu’elle expose une œuvre en cours, «L’amour féroce», dans le pavillon construit par Bruno Giacometti sur la Lagune. Et l’orage qui avait fini par tout détruire avant la fin de l’exposition. Je retrouve quelques semaines plus tard, à Fully en Valais, l’artiste qui représentera la Suisse à la prochaine Biennale d’art contemporain. Nous sommes à la fin de l’hiver 2020, l’événement a été repoussé en 2022 mais Latifa Echakhch est déjà au travail depuis près d’un an. C’est donc une femme qui représentera la Suisse, comme Miriam Cahn il y a trois décennies. Mais la comparaison s’arrête là.

La désignation de cette artiste née en 1974 au Maroc, aujourd’hui professeure invitée à l'Ecole d’art du Valais (Edhéa), a fait l’objet d’un concours sur invitation. Comme cinq autres artistes présélectionnés par un jury externe, elle a dû présenter une maquette et un dossier, puis passer un entretien. La voici à la tête d’une équipe de réalisation, à jongler avec des «mindmap» par visioconférences et à gérer une enveloppe financière de quelque 300’000 francs pour un pavillon qui va coûter à Pro Helvetia, désormais responsable de la présence suisse, à peu près un million de francs.

Cet article est réservé aux abonnés.

Pour lire la suite de cet article et des milliers d'autres, abonnez-vous à partir de CHF 16.- par mois.

Le journalisme de qualité nécessite du temps, de l'investigation et des moyens. Heidi.news est sans publicité. L'avenir de votre média dépend de vous.

Je profite des 30 premiers jours gratuits

Les bonnes raisons de s’abonner à Heidi.news :

  • Un mois d’essai, sans engagement sur votre premier abonnement
  • La newsletter le Point du jour édition abonnés
  • Les archives en illimité
  • Des échanges avec nos journalistes