Dessin: Antoine Maréchal pour Heidi.news

Pendez-les haut et court!

Publié le 07 mai 2021 05:59. Modifié le 31 août 2022 14:41.

Nous sommes le 17 février 2021.

Anne, Geneviève et Claire de Buren franchissent les portes de l’imposant Palais de justice qui surplombe le parc de Montbenon et la ville de Lausanne. Dix minutes plus tard, le président de la chambre cantonale patrimoniale vaudoise, Lionel Chambour, fait son entrée. En face de lui, en costume-cravate et petite valise à roulette sur le côté pour contenir l’imposant dossier judiciaire, se tient Me Luc Pittet, l’avocat d’Holcim et consorts qui accompagne Didier Math et Brigitte Ambrosi-Sacconi. Me Yves Nicole, l’avocat de Pierre de Buren, muni lui aussi de sa valise à roulette, ainsi que Me Léonard Bruchez, l’avocat d’Orllati Granulat et de Miguel Sanchez, sont aussi là. A leur droite, Me Mathias Keller représente pour sa part les trois sœurs de Buren.

Une fois les présentations effectuées, Claire se lève d’un coup. Elle se lance:

  • Bonjour, je vous remercie de me laisser m’exprimer pour la première fois en sept ans de procédure. Je souhaite vous dire mon étonnement de me trouver dans un tribunal à devoir me défendre de quelque chose sans avoir jamais été consultée!

Prenant courage au fur et à mesure que les différentes parties se retournent vers elle, Claire continue:

  • C’est peut-être un détail pour vous, mais cette procédure dure depuis sept ans et nos frais d’avocats s'élèvent à 100’000 francs. C’est un vrai gâchis alors même que nous devons nous défendre d’une réclamation pécuniaire de 5 millions de francs de la part d’Holcim. C’est absolument incompréhensible d’en être arrivé là. Si quelqu’un peut m’expliquer tout cela sans charabia juridique, ce serait fort aimable.

Le juge Chambour la regarde avec bienveillance et s’exclame:

  • Merci pour votre témoignage, Madame de Buren. Je partage votre point de vue et votre étonnement. Je pense que vos sœurs et vous devriez être mises hors de cause immédiatement. Quelqu’un s’y oppose-t-il dans la salle?

Silence dans le tribunal. Frappant avec son marteau, le juge s’exclame:

  • Je déclare que mesdames de Buren doivent être mises hors de cause”.

Submergé par l’émotion, Claire prend ses sœurs dans les bras. Dans le box d’à côté, leur frère Pierre les regarde avec tendresse et s’écrie: «On va fêter ça au Château ce soir!». C’est la fin d’un long cauchemar.

Sur ce, notre rédacteur en chef débarque dans la salle et nous félicite: «Les gars, super boulot, je vous invite à l’Hôtel de ville de Crissier. Fini les sandwichs, ce soir c’est champagne à volonté!»

Ce qui s’est vraiment passé

Vous vous en doutez, les lignes qui précèdent sont pure fiction, cela ne s’est absolument pas passé comme ça!

D’abord, nous avons reçu un e-mail de la comptabilité de Heidi.news nous signifiant qu’elle ne considérait pas les chewing-gums malabars comme des frais professionnels.

Ensuite, plus important, la séance au tribunal a bien eu lieu le 17 février à Lausanne, mais Anne, Geneviève et Claire de Buren n’ont pas eu leur mot à dire.

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