Même le sauvage glacier d’Otemma s’effondre
Au fond du Val de Bagnes, le glacier d’Otemma, que remontent les skieurs-alpinistes en parcourant la Haute Route pour rejoindre Zermatt depuis Chamonix, fut l’un des plus longs de Suisse. Il est aujourd’hui l’un de ceux qui reculent le plus vite – dix fois plus vite qu’au début du 20e siècle! Déconnecté des autres glaciers qui l’alimentaient, il a diminué de moitié depuis les années 1950. Et son recul accéléré découvre une marge proglaciaire qu’étudient des chercheurs de l’Université de Lausanne afin d’évaluer l’avenir de ces zones alpines. Car même aussi reculées que celle d’Otemma, elles sont essentielles pour alimenter les rivières ou les barrages d’accumulation. Avec la disparition des glaciers, cette question de l’eau s’annonce cruciale pour les années à venir.
«Cette année, c’est le futur qui est en avance», lance Tom Müller tout en remontant la sonde hydrologique qu’il a placée dans les sédiments de la zone alluviale laissée libre par le recul d’Otemma. A côté de lui, Mathilde Bayens corrobore: «Cette année, ça a tellement fondu qu’une partie des instruments laissés sur le glacier a été totalement déséquilibrée après deux semaines.»
Désignant la bouche d’où jaillit la Dranse de Bagnes, elle ajoute: «Ce que vous voyez, c’est un glacier qui fait la grimace.»
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