Trouver un appartement, une galère pour les personnes racisées
En Suisse, les personnes portant un nom à consonance étrangère ont plus de difficultés à obtenir un logement et paient des loyers plus élevés. Mais dans le domaine très libéral du bail, il s’avère ardu de combattre les discriminations
Après le marché de l’emploi et les contacts avec l’administration, le marché du logement est l’un des trois domaines où le racisme s’exprime le plus en Suisse. C’est le constat que dresse l’Association suisse des locataires (Asloca), appuyé par un récent rapport de l’ONU sur les personnes afrodescendantes, qui mentionne le logement comme un des secteurs les plus problématiques, au même titre que l’éducation.
Maria*, d’origine sudaméricaine, a longtemps peiné à trouver un logement. Dans un courrier adressé au Bureau vaudois pour l’intégration des étrangers et la prévention du racisme (BCI), elle fait part d'«une certaine indignation» après une longue période de recherche de logement sans succès, regrettant que les régies demandent souvent la nationalité, la date d’arrivée en Suisse et les motifs de changement de domicile. «J’en conclus malheureusement qu’une ressortissante d’origine étrangère n’a que très peu de chance d’être sur le dessus de la pile, malgré un revenu suffisant», se désole-t-elle. Les chercheurs arrivent à la même conclusion: selon une étude commandée par l’Office fédéral du logement (OFL), les personnes portant un nom étranger doivent fournir 30% d’efforts supplémentaires pour trouver un logement.