Quand policiers et minorités travaillent main dans la main pour enrayer le racisme
Alors qu’un rapport fédéral publié ce jeudi souligne l’existence d’un racisme structurel en Suisse, un projet collaboratif vaudois rassemble des représentants de la police et des communautés étrangères pour mieux désamorcer les tensions. Récit d’une démarche constructive et sans tabou
En ce jeudi soir, l’austère hôtel de police de Lausanne est presque désert. Les lumières s’éteignent, l’entrée du bâtiment est verrouillée, les derniers agents quittent l’imposant bâtiment. Pendant ce temps, au dernier étage de l’édifice, une grande salle balayée de néons blafards prend vie. Dedans, cristallisée en une cinquantaine de personnes, se trouve toute la diversité du canton. Kurdistan, Portugal, Italie, Erythrée, Afghanistan, Albanie, Turquie: des représentants d’une douzaine de communautés étrangères se sont donné rendez-vous pour un date particulier avec des membres des polices vaudoises.
Il s’agit de la quatrième rencontre de la «plateforme intercommunautaire», un projet lancé conjointement par le Bureau cantonal pour l’intégration (BCI) et la police cantonale vaudoise en 2022, afin d’instaurer le dialogue entre la police et les personnes racisées, dans le but de mieux enrayer le racisme. Car la Suisse n’échappe pas au phénomène: un rapport fédéral publié ce jeudi par le Service de lutte contre le racisme (SLR), basé sur 300 études scientifiques, souligne que «le racisme structurel est une réalité en Suisse» et pointe notamment la police.
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