Le Conseil d’Etat espère tourner la page d'une législature maudite
Le gouvernement cantonal a dû se réorganiser à quatre reprises en moins de trois ans. S'y ajoute une élection complémentaire, à laquelle Pierre Maudet s'est porté candidat dans l'espoir d'être absout par le peuple. Son dossier pénal, l'audit de son département et ses tactiques de guérilla politique ont empoisonné l'atmosphère au sein du collège, dont la majorité de ses membres témoigne ici.
Rien ne s’est passé comme prévu pour le Conseil d’Etat genevois depuis la législature entamée, pour cinq ans, le 1er juin 2018. Cette journée-là, malgré les premières secousses provoquées par la révélation quelques semaines plus tôt du voyage de 2015 à Abu Dhabi, Pierre Maudet demeurait le leader incontesté du collège, à la suite de sa réélection triomphale, dès le 1er tour. Il en était le président et dirigeait à la fois la sécurité et l’économie.
Très vite, pourtant, le gouvernement a dû se réorganiser au gré des développements judiciaires, pour défaire l’équilibre des forces institué à la répartition des dicastères. Autant dire que la présentation du programme de législature, en septembre 2018, est passée presque inaperçue. Ce même mois, il a fallu priver Pierre Maudet, d’abord temporairement, d’une partie de ses prérogatives – la police, puis la présidence. Cinq mois plus tard, le conseiller d’Etat PLR ne conservait plus que l’économie, un micro-département dépourvu de compétences régaliennes.
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