A Jérusalem, on détruit votre maison et on vous envoie la note
A 78 ans, Jadallah Najjar avait tout pour être un retraité comblé. Une carrière professionnelle bien remplie, une grande famille, une belle demeure en pierre en banlieue de Jérusalem, un neveu qui allait se marier. Et puis l'armée est arrivée. C'était le 1er février.
Le vieil homme marche, le dos courbe. Son keffieh danse dans les bourrasques et zèbre de rouge le gris du ciel. Lui est comme rivé au sol. A 78 ans, Jadallah Najjar porte le poids du monde sur ses épaules. Il y a cinq jours, le malheur s’est abattu sur sa famille. Le 1er février, les Najjar se sont réveillés au son des bulldozers et du claquement des bottes des soldats sur le bitume.
L’armée avait bouclé la zone. Parqués à domicile, ni Jadallah Najjar, ni son frère, ni ses enfants n’ont pu intervenir. Leur maison en construction, à côté de la demeure familiale, a été rasée.