Tsahal au défi de la «nation start-up» et d'une concurrence interne qui s'aiguise

L'armée israélienne, moteur principal de la success story du pays dans la tech, commence à subir la concurrence de plus en plus affûtée du secteur privé. Quels sont ses leviers d'action?

La lieutenant-colonel Michal Frenkel, responsable de l'innovation à Tsahal, vue par Dimitri Procofieff pour Heidi.news
La lieutenant-colonel Michal Frenkel, responsable de l'innovation à Tsahal, vue par Dimitri Procofieff pour Heidi.news

«Avant, Tsahal menait la danse dans la conception et le développement des technologies. Mais le secteur privé avance tellement vite qu’aujourd’hui, nous essayons simplement de nous adapter. Le monde des startup n’attend pas.» L’aveu vient de Michal Frenkel, la lieutenant-colonel qui dirige l’innovation pour l’armée israélienne. Elle révèle un phénomène qui inquiète les militaires: Tsahal est dépassé par le secteur privé qu’il a contribué à développer. «Il y a 30 ans de cela, les meilleures technologies étaient vendues aux civils lorsqu’elles devenaient moins chères. Désormais, l’armée court après les outils développés par les entreprises civiles», confirme l’ancien général de l’armée de l’air Rami Ben Efraim, à la tête de six start-ups.

Ce renversement progressif de la relation entre Etat et secteur privé transforme fondamentalement le fonctionnement du monde militaire israélien. «Tsahal était l’armée du peuple, elle devient une armée de marché. Le gain social du service militaire est en train de perdre de la valeur face au gain financier, car il est toujours davantage perçu comme un moyen d’obtenir des avantages en termes d’argent ou de carrière. Entre experts, on parle de la division de Tsahal en deux avec, d’un côté, l’armée régulière et de l’autre, celle des startups. Ce “phénomène des deux armées” est très nouveau et personne ne sait où il mène», affirme l’analyste israélien Amichaï Cohen de l’Institut d’Israël pour la démocratie.

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