Nikita Tyomkin vu par Dimitri Procofieff pour Heidi.news

Quand Tsahal offre aux gangsters l’uniforme de la dernière chance

Voilà une success story à l'israélienne. Immigré russe, Nikita allait mal tourner. Descendre quelqu'un ou se faire descendre, dit-il. Un séjour en prison lui fait changer de direction. Il devient soldat, souffre beaucoup, obtient le droit de manier les armes, s'en sert fièrement, fait des études de droit, sauve d'autres destins...

Publié le 20 avril 2022 16:35. Modifié le 21 avril 2022 15:59.

A son poignet, l’heure est arrêtée. Lorsqu’il a commencé à parler, Nikita Tyomkin a ouvert les portes d’un autre temps. On oublie qu’au dehors, c’est la vie. Il suffirait d’ouvrir la porte pour retrouver les gratte-ciels du quartier des affaires de Tel Aviv, l’entrelacs infernal de ses feux rouges, ses chantiers interminables, ses automobilistes furax, sa poisseuse chaleur. Mais on est dedans. Et dedans, on est ailleurs. Son bureau est une cave plongée dans la pénombre, à peine éclairée par une ampoule jaune toute nue. J’étais venue pour une interview, me voici dans la scène hollywoodienne d’un interrogatoire musclé, celui auquel Nikita se soumet lui-même.

Malfrat devenu entrepreneur, le jeune Russe de 28 ans aux yeux bleus glace révèle ce que représente l’armée pour des milliers d’Israéliens qui, pour une raison ou une autre, ne disposent pas des outils qui leur permettraient d’être des citoyens intégrés et des travailleurs employables: un nouveau départ dans la vie.

Prendre les armes pour une nouvelle vie?

Tsahal a développé plusieurs programmes pour aider ces recrues qui représentent 7 à 10% de ses effectifs, réservistes exceptés, explique la lieutenante Michal (c’est un pseudo), qui chapeaute ce secteur particulier. «Les embûches peuvent être de plusieurs ordres. Il y a des jeunes atteints de troubles psychologiques qui ont besoin d’un soutien spécifique, des nouveaux immigrants nécessitant des cours d’hébreu et de culture israélienne et des ados avec un casier judiciaire dont on cherche à préparer la réhabilitation», décrit la militaire dans une interview par Zoom organisée par les services de communication de Tsahal.

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