Itay Mack. Illustration: Dimitri Procofieff pour Heidi.news

Israël, une résurrection par la tech

L’Israël moderne est né du triomphe fracassant de la science, de l’audace et du désespoir.  C’est du moins ainsi qu’Isaac Ben Israel en raconte l’histoire. Président de l’Agence spatiale israélienne, le septuagénaire, grand admirateur d’Albert Einstein et de David Ben Gourion, a embrassé une carrière dédiée à la fois à la science et à la guerre. Haut gradé dans l’armée, consulté par tous les généraux israéliens depuis quarante ans et créateur de dizaines de start-up, ce docteur en physique, mathématiques et philosophie a donné une impulsion décisive au développement technologique de Tsahal en matière de combat, mais aussi de renseignement.

Publié le 24 mars 2022 18:21. Modifié le 21 décembre 2022 15:02.

«Va voir Isaac Ben Israel, il a plein de choses à dire», m’a dit avec fierté mon voisin Herzl – c’est son prénom – quand je lui ai parlé de mon projet sur le rôle de l’armée dans l’économie du pays. Voilà qui a éveillé ma curiosité. Fan inconditionnel de l’ancien Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, Herzl vote très à droite, comme la plupart des habitants du quartier populaire de Haïfa où j’habitais. Isaac Ben Israel allait donc probablement me livrer une version fortement patriotique de l’histoire du complexe militaro-technologique israélien.

Je n’ai pas été déçue. Super-espion, professeur d’université et ancien député au Parlement, le petit homme à la barbe de sage grec a acquis une telle stature que ses compatriotes l’ont honoré en l’appelant par le diminutif de son nom, comme ils le font avec tous leurs hauts dirigeants: «Itzik». Itzik, donc, n’est pas sûr d’avoir réussi à comprendre la pensée de Dieu, comme Einstein en avait l’ambition. «Ce dont je suis certain en revanche, c’est d’être écouté par les politiciens», marmonne-t-il en plissant les yeux derrière ses lunettes. Dans un silence de cathédrale, il finit d’écrire un email bien senti au Premier ministre Naftali Bennett, sous l’œil malicieux d’un poster d’Albert Einstein et celui, nettement plus sévère, du fondateur d’Israël David Ben Gourion.

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