L'étrange clémence de la Confédération pour les pollueurs bernois
Le député bernois Walter Donzé a eu la fausse bonne idée: utiliser les tonnes de déchets toxiques du tunnel de base du Lötschberg pour construire un paravalanche et un tunnel routier à Mitholz. Badaboum: à peine terminé, l'ouvrage sera fermé pour risque d'effondrement. Le procès qui va suivre mettra pourtant en lumière le rôle trouble de la Confédération, qui donne systématiquement raison aux pollueurs.
En tant que propriétaire du tunnel routier inutilisable, le canton de Berne ouvre une enquête policière sur ses matériaux de construction et inculpe quatre personnes, dont le directeur de la société ferroviaire BLS AlpTransit SA, Peter Teuscher, pour violation des lois cantonales sur la protection de l’environnement. Voilà enfin une procédure qui va permettre de clarifier pas mal de choses. Dew fait, le procès aboutit à une définition claire des règles cantonales qui s’appliquent pour la carrière SHB de Mitholz, située dans une zone de protection des eaux: «Le dépôt des tourteaux de filtration issus du filtrage à la carrière SHB des matériaux d’excavation (catégorie 3) est interdit.» C’est pourtant ce qui a été fait, selon les découvertes de la cour.
L’ancien Office de la protection des eaux et de la gestion des déchets (OPED, devenu OED, Office des eaux et des déchets) avait indiqué par écrit que l’état de la carrière SHB était intenable. Le site d’extraction de Mitholz ne remplissait aucune des exigences d’une décharge pour matériaux inertes, seuls des matériaux d’excavation et d’explosion non pollués pourraient être stockés. Ce qui semble logique, SHB étant une carrière, pas une décharge.
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