Sur le Facebook de L’Etivaz: du bétail à vendre, une buvette qui buzze, des végans intraitables
Les réseaux sociaux agrandissent les frontières du Pays-d’Enhaut et transforment les habitudes de vie et de travail des familles d’agriculteurs. C’est aussi un espace d’affrontements entre le monde paysan et les militants de la cause animale.
Que trouve-t-on sur le profil Facebook d’un agriculteur du Pays-d’Enhaut? Après avoir rencontré en chair et en os des dizaines de familles pour cette Exploration, j’ai eu l’envie d’explorer leurs pratiques en ligne.
Premier constat: le réseau aux 4,4 millions d’abonnés en Suisse n’est pas encore utilisé avec frénésie. «Je dirai qu’une bonne moitié des gens que je connais n’y sont pas», estime Guy Henchoz, producteur de lait bio à Château d’Oex. Ceux qui l’utilisent le font souvent épisodiquement: «Pas le temps. Pas l’envie. Une certaine méfiance aussi.» «Mon profil est presque devenu inactif», confirme ce trentenaire réservé au regard doux. Guy a tenté Instagram. «Mais je ne me suis pas attardé. Il y a toujours des gens pour te dire: “ah tu as fait ça, tu ne m’as pas dit”.»