Au pays des vaches, un homme a fait un pari fou: les brebis
Les alpages de l’Etivaz sont un formidable terreau pour les esprits entreprenants. Mais pour connaître le succès, il faut oser sortir du rang. Rencontre avec Jean-Robert Henchoz, le fromager qui a tourné le dos à la tradition.
Sa carrure est imposante, son regard franc, massif. Jean-Robert Henchoz est devant moi, et il endosse sans problème le costume du patriarche et de légende. L’homme est le fondateur du Sapalet à Rossinière. L’entreprise, aujourd’hui gérée par ses trois neveux, compte parmi les fleurons du pays. Tous les magasins bio de Suisse romande raffolent de ses produits: ses yaourts, son beurre fermier et bien sûr ses fromages, pâtes dures, pâtes molles, raclette et bleus.
Le Sapalet, c’est l’aventure d’un alchimiste du petit-lait. Et l’histoire d’un homme qui a osé tourner le dos à la tradition. Nous sommes au milieu des années 90. Jean-Robert est l’un des piliers de la Coopérative de l’Etivaz, aux côtés de Jacques Henchoz. Il fait partie de cette jeune génération de producteurs qui a démarré à la fin des années 70. Il se revendique avant-gardiste: il achète des alpages, les transforme, bâtit des routes, installe des systèmes de traite dernier cri.
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