Voyage au bout d'une nuit, accroché aux mots et aux mollets d'un champion

Souvenirs d’une nuit de course et de rencontres sur les sentiers. Intimité éphémère dans le souffle de nos corps poussés à leurs limites. Nous courons tous vers la Méditerranée, mais que cherchons-nous, sinon partir à la rencontre de nous-mêmes?

 Laurent Cipriani, AP
Laurent Cipriani, AP

Je ne cours jamais en musique. J’aime entendre ce que la nature me chuchote à l’oreille, l’aboiement qui annonce le village, le merle de l’aube ou juste des nappes de silence. Pour trouver ma foulée régulière, j’ai besoin d’une harmonie entre le staccato de mon souffle et la basse continue du vent dans les grands arbres.

Je ne suis pas bavard, mais j’aime aussi pouvoir échanger quelques mots avec les autres concurrents. Cette nuit là, c’était Fabrice. J’avais quitté le ravitaillement d’Arles-sur-Tech un peu avant minuit, comme un nageur qui voit s’éloigner les feux du paquebot. C’était la première fois que je courais seul de nuit, et la lune n’était pas levée. Je me retrouvais dans les ténèbres sous un couvert de chênes verts, petit poucet inquiet de rater une balise jaune fluo.

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