Courir ne coûte rien, mais le trail rapporte des millions
La pratique du trail explose depuis une dizaine d’années. Et les effets indésirables ne se sont pas fait attendre: embouteillages sur les sentiers, saturation de la vallée, transformation de la station. Autant les montagnards d'antan étaient frugaux, autant les trailers d'aujourd'hui sont de gros consommateurs, prisés par les marques. Exemple à Chamonix, épicentre du séisme.
J’ai revu récemment des images tournées au centre de Chamonix dans les années 1970: les 504 et les 2CV sont à touche-touche rue Vallot, des alpinistes en chemise à carreaux et corde sur l’épaule, passent fiers comme des coqs, clope au bec et, parfois, casque sur la tête. Aujourd’hui, la rue Vallot est piétonne, les alpinistes portent des doudounes comme tout le monde. Les coqs du jour ont des shorts et sac à dos moulants. Avec un peu de chance, on peut en voir téter un petit tuyau bleu en pleine rue, la «pipette».
Le traileur a envahi Chamonix comme il a pris Zermatt. Deux fois par an, toute la ville est au balcon pour l’applaudir quand il termine le marathon du Mont-Blanc (fin juin) ou le fameux UTMB (fin août). Lors de ces deux rendez-vous annuels, Chamonix n’est plus la capitale de l’alpinisme mais le cœur battant du trail mondial. En ces deux occasions, la ville accueille plus de 10’000 coureurs, accompagnés chacun en moyenne par trois personnes. Faites le compte: près de 40’000 visiteurs!