Au Technion, le «MIT du Moyen-Orient», entre rêves de gloire et attaque pirate

Devant la barrière, le bus s’arrête, deux soldats israéliens montent à bord. Ils font rapidement demi-tour et le bus pénètre dans le campus du célèbre Institut technologique d’Israël, à Haïfa. Sur les pentes du Mont Carmel, les 120 hectares de la cité du Technion se déploient, oasis de sérénité dans une région compliquée.

• Bonjour Madame. Est-ce possible de visiter le centre de présentation de Technion? Je n’ai trouvé aucune information sur internet, j’ajoute, pour me justifier à la femme assise derrière l’accueil.

• Tous les sites de Technion sont actuellement inaccessibles. Vous auriez pu appeler mais j’aurais sûrement décliné votre demande car on a un… problème technique.

«Mais maintenant que vous êtes là… Ici, c’est la vitrine de l’université. Des ministres ougandais, britanniques et bien d’autres délégations ont été accueillies ici», récite-t-elle avant de lancer le film de présentation à la gloire de l’université.

L’Institut technologique d’Israël, c’est l’EPFL d’Israël.Fondé en 1912 par le mouvement sioniste, il forme les deux tiers des ingénieurs du pays, spécialisés en agriculture, médecine, aéronautique ou informatique. Projet utopique, présidé dans les années 1920 par un certain Albert Einstein, le Technion a participé à façonner l'État hébreu.

Aujourd’hui, l’université ne se limite pas à fournir des diplômes. Programmes d’entrepreneuriat, incubateur, accélérateur, parc d’entreprises: ici, la recherche n’a pas vocation à rester au laboratoire. En vingt ans, 800 entreprises ont essaimé de cette pépinière à ingénieurs successful.

Le film de présentation se poursuit:

«[Il y a] les moments qui sont décisifs, historiques, spéciaux, époustouflants. Ils sont peut-être rares, mais il y a des moments qui changent nos vies, façonnent notre monde et modèlent l'avenir. Qui sont ces personnes du Technion qui se trouvent derrière ces moments décisifs qui ont influencé le monde?»

A le rencontre des étudiants

C’est ce que nous allons voir. Sur la pelouse du campus, je rencontre Gabriel, 21 ans, un Américain originaire du Connecticut. Il a commencé son parcours académique par une année de «international degree» avant de se lancer dans un bachelor en génie mécanique. Lui n’est pas venu que pour le prestige.