Un des bâtiments de l'Université de Tel-Aviv, où se trouve le Blavatnik Center for Drug Discovery. | Riva-press / Lucien Lung

Au cœur du Blavatnik Center de Tel-Aviv: «Il préfère mettre son argent dans la science que dans le foot»

Israël compte parmi les pays ayant le plus de chercheurs au monde par habitant. La part d’argent public dans le secteur de la recherche est cependant la plus faible des pays de l’OCDE. Visite guidée du Blavatnik Center for Drug Discovery, un centre de recherche rutilant financé en dizaines de millions par un milliardaire juif américain.

Publié le 07 avril 2023 17:55. Modifié le 12 avril 2023 11:42.

Le rendez-vous a été organisé par Valéria, une nouvelle employée de l’Université de Tel-Aviv rencontrée à la cafétéria de l’établissement quelques jours plus tôt autour d’une salade de quinoa et de lentilles commandés sur écran tactile.

Les présentations faites, la jeune femme s’éclipse dans son bureau. La directrice générale du centre, Ludmila Buzhansky, nous accueille:

  • Alors commençons la visite. Qu’est-ce que c’est?, interroge-t-elle en pointant du doigt, au milieu de l’escalier en colimaçon, deux brins métalliques ondulés qui s’entremêlent.

  • Euh… un fragment de molécule d’ADN ?

  • Non.

Mes cours de biologie cellulaire et de chimie organique défilent devant mes yeux. Flous. Vieux souvenir de bachelor en médecine, vite abandonné. Pas palpitée par les molécules.

  • Deux brins d’ARN?

  • Non. (Encore loupé.)

Sur le palier qui mène au Blavatnik Center for Drug Discovery, au premier étage d’un des nombreux bâtiments de l’Université de Tel-Aviv, quelques secondes s’écoulent.

  • C’est de l’ADN inversé. Personne ne sait pourquoi la nature a créé de l’ADN inversé, mais on en trouve dans chaque organisme.

Une énigme sur laquelle Ludmila Buzhansky ne s’étend pas. La directrice générale du centre de recherche a déjà tourné les talons. Le show ne fait que commencer, les robots piaffent.

Ne l’appelez pas oligarque

Le Blavatnik Center for Drug Discovery est un centre de recherche translationnelle, conçu pour faire progresser des découvertes issues de la recherche fondamentale jusqu’au stade des essais cliniques chez l’homme. Une étape où de nombreuses molécules restent bloquées, du fait de la frilosité de l’industrie pharmaceutique. Lancé en 2016, le centre est le premier du genre dans une université israélienne.

Ce projet s’intègre dans l’écosystème foisonnant de la R&D israélienne. Avec ses 8250 chercheurs par million d’habitants (selon les chiffres de la Banque mondiale de 2019), Israël compte la plus grande densité de chercheurs au monde. Pourtant, la part du gouvernement israélien dans le financement est dérisoire. La main est au privé, philanthropique ou non.

  • Ce centre a été rendu possible grâce à une généreuse donation de Len Blavatnik, poursuit la directrice. Vous savez qui c’est?

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