Depuis que Corentin sait qu’il est HPI, il se sent délesté d’un poids énorme: tout s’éclaire pour lui. Sa différence a désormais une origine, un sens, une utilité. Illustration Gaëlle Vejlupek pour Heidi.news

Bienvenue au club des hauts potentiels

Ils ont de 5 à 14 ans et vivent entre Vaud et Fribourg. Le point commun de ces bambins? Une qualification de haut potentiel intellectuel (HPI), née du sentiment de ne pas être tout à fait comme les autres, tant du point de vue émotionnel que cognitif. Caractéristique jugée partiellement génétique par le domaine médical, le haut potentiel peut être apprivoisé au niveau social selon ces trois familles que nous avons rencontrées.

Publié le 30 septembre 2021 15:05. Modifié le 01 octobre 2021 13:42.

Il pleut des cordes ce jour-là, mais les enfants semblent indifférents aux aléas de la météo. En ce dimanche grisâtre, les bambins sont surtout heureux de sortir avec leurs camarades de l’Association suisse pour les enfants à haut potentiel. Ce cadre leur permet de se réunir avec d’autres petits qui partagent la particularité d’avoir un quotient intellectuel élevé mais aussi certains troubles du comportement.

Si ces enfants sont des habitués des consultations, ils ne présentent pas tous des troubles diagnostiqués comme tels. Pour la majorité des médecins, le haut potentiel intellectuel (HPI) est en effet une information clinique et non un diagnostic. «Un QI au-dessus de 130 est une caractéristique, souligne Stephan Eliez, psychiatre croisé dans les  épisodes 1 et 3 de cette Exploration. Ça veut dire que la personne se situe dans les 2,5% supérieur de la population. C’est comme le fait d’avoir une grande taille par exemple, ce n’est pas un diagnostic en tant que tel. Par contre, c’est quelque chose qu’il faut pouvoir prendre en compte car, même si dans la plupart des cas c’est un avantage, cela peut aussi s’accompagner d’un certain nombre de particularités.»

Pour les familles que nous avons rencontrées, c’est en tous cas une donnée avec laquelle il faut apprendre à vivre. Dans l’auberge en bois de la campagne fribourgeoise où nous avons rendez-vous, les cris d’excitation se mêlent aux glouglous enthousiastes de l’ingurgitation de milkshakes. Entre deux va-et-vient des bambins, des cafés gourmands agrémentés d’une délicieuse double crème de Gruyère sont servis aux adultes. Réchauffées par ces délicieux breuvages, les langues se délient.

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