Et si David Bowie avait tout anticipé
Le glam rock et son illustre représentant David Bowie ont bousculé les normes de la masculinité à grands coups de paillettes, d’androgynie et de bisexualité. Près d’un demi-siècle plus tard, les personnages ont été remplacés par des revendications, mais les sujets restent les mêmes. Au cinéma par contre, c’est l’heure du mea-culpa.
En 1972, dans une vieille bâtisse de la banlieue londonienne, un pub reconnu pour avoir déjà accueilli de nombreux groupes de rock. En ce soir de février, le public est clairsemé. C’est pourtant ce moment-là que David Bowie choisi pour dévoiler celui qui deviendra son plus célèbre alter-ego, Ziggy Stardust. Cheveux oranges vifs, coupe mulet, maquillage extravagant, combinaison colorée au décolleté plongeant et bottes rouges compensées, le personnage étincelle. La légende décolle.
Ce caractère flamboyant n’est pas la première entorse à la masculinité virile de celui qui s’imposera bientôt comme le plus influent des musiciens de cette époque. Sur la pochette de «The Man Who Sold the World», album paru en 1970, David Bowie pose déjà en robe bourgeoise, allongé sur un divan, les cheveux ondulés tombant sur les épaules. Et la star n’est pas seule à déconstruire les normes de genre. En 1971, dans Top of The Pops, l’émission musicale phare de la BBC, Marc Bolan, leader du groupe T-Rex, se présente dans une veste argentée, des paillettes sur ses joues. Il y chante son tube, «Get It On». Le glam rock est né. Ses idoles sont, entre-autre, Lou Reed, Iggy Pop, Garry Glitter, Alice Cooper, Suzy Quatro, les New York Dolls, et bientôt Freddy Mercury et Elton John. En moins de cinq ans, de 1971 à 1975, ils arriveront à mettre l’androgynie, de nouvelles normes de masculinité et la bisexualité à l’ordre du jour. Né au Royaume-Uni, le mouvement a rapidement enflammé le monde.