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De Tonga à l’Albanie, une infinité de troisièmes sexes

Sur certaines îles du Pacifique, pas question d’homosexualité. Lorsque les hommes virils ont des relations sexuelles avec des hommes «efféminés», très différents des femmes trans occidentales, c’est une relation hétérosexuelle. La colonisation et la globalisation influencent les normes de genre traditionnelles jusqu’à créer de nouvelles catégories.

Niko Besnier est Professeur d'anthropologie culturelle à l'université d'Amsterdam. En 1977, alors âgé de 19 ans, il part, selon ses mots, «en quête de romantisme». Sa destination? Le Pacifique et notamment les îles Tonga, un petit pays insulaire qui compte environ 100'000 habitants d’origine polynésienne. Il y apprend les langues locales, dont le tongien et étudie la linguistique. Puis, une particularité frappe cet occidental. A Tonga, comme dans la plupart des autres sociétés des îles de l’océan Pacifique, «on trouve des personnes dont le comportement général ne correspond pas aux normes sociales associées localement à leur identité physiologique. Or, les jeunes hommes hétéros flirtent ouvertement avec elles, sans qu’il y ait de honte, sans qu’il y ait de réprobation sociale.»

Le chercheur se lance alors une longue enquête sur les identités de genre.

«Transgenre» est utilisé ici pour qualifier des personnes qui ne correspondent pas aux normes de genre usuelles, mais n’a pas grand chose à voir avec sa définition occidentale. Les appeler «femmes transgenres», «c’est vraiment imposer quelque chose de chez nous», relève le chercheur. Niko Besnier utilise donc le terme local, leitī, dans ses travaux. Ce nom vient de l’anglais «lady» et désigne un groupe social composé d’hommes «qui adoptent les stéréotypes d’une féminité qui n’est pas du tout celle des femmes biologiques mais qui porte des ambitions d’une féminité cosmopolite et glamour».

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