Les bureaux de France Soir en 2011, après l'occupation des lieux par des salariés en colère à l'annonce de l'arrêt de la version imprimée du titre. | AP/Keystone / François Mori

Le crépuscule de France Soir, à l’aube des complotismes

Autrefois journal prestigieux, France Soir s’est transformé, à la faveur de la pandémie, en une piste aux étoiles des idées complotistes. De la défense de Didier Raoult et de son hydroxychloroquine envers et contre tous aux pratiques déontologiquement douteuses, le site navigue en eaux troubles. Jusqu'à ne plus pouvoir être considéré comme un média d'information, même si l'autorité française en la matière estime, très étonnamment, le contraire.

Publié le 23 octobre 2021 05:00. Modifié le 25 octobre 2021 17:46.

Il était une fois un journal français emblématique dont le nom était associé à l’héritage résistant. D’abord journal clandestin (Défense de la France), rebaptisé France Soir en novembre 1944 par Pierre Lazareff, il devient rapidement l’un des quotidiens les plus populaires d’après-guerre: de 1953 à 1966, son tirage quotidien a dépassé le million d’exemplaires. Mais, en 2019, le titre n’emploie plus que quatre journalistes professionnels. Après avoir fait grève pour obtenir l’application de la convention collective des journalistes, ces derniers sont finalement remerciés.

Rideau? Pas tout à fait. A la faveur de la pandémie, depuis 2020, l’ancien quotidien, qui continue d’alimenter son site web, s’est fait remarquer pour ses accointances avec la complosphère, donnant souvent la parole à des personnalités controversées – covido-scepticisme, relais de désinformation médicale… – telles que Silvano Trotta, Alexandra Henrion-Claude, Reiner Fuellmich, Jean-Jacques Crèvecoeur, et bien d’autres. N’hésitant pas à franchir la ligne, à plusieurs reprises, de l’appel au harcèlement ciblé. Notamment dans plusieurs billets attaquant, ad hominem, des personnes ayant contesté les travaux du microbiologiste Didier Raoult sur les réseaux sociaux.

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