Quand la production d’électricité suisse tourne à l’usine à gaz
En octobre 2021, la Suisse découvrait avec stupeur, à l’occasion d’une déclaration de Guy Parmelin, qu’elle risquait le black-out électrique hivernal dès 2025. En coulisses, elle aurait même déjà frôlé cette situation l’hiver dernier. En cause, l’échec des négociations avec l’Union européenne et ses conséquences: la Suisse ne pourra bientôt plus importer l’électricité de ses voisins aux conditions avantageuses du marché européen. Le Conseil fédéral a pris la mesure de la situation: Simonetta Sommaruga a préconisé de constituer des réserves hydroélectriques… ainsi que la construction de jusqu’à trois centrales à gaz en appoint, pour affronter les «situations exceptionnelles».
Un tabou a été brisé, car le gaz fossile n’est pas exactement un modèle en matière de transition énergétique. Quelques mois plus tard, dès février 2022, le conflit entre la Russie et l’Ukraine entraînait des tensions inédites sur l’approvisionnement en gaz russe, qui représente 40% du gaz utilisé en Suisse. Parier sur le gaz semble aberrant, et pourtant: c’est une solution transitoire qui a plusieurs atouts.