Et si l'on remplaçait une partie du béton par de la terre?
Les bâtisses en terre crue représentaient l’essentiel de la construction mondiale avant la révolution industrielle. Encore aujourd’hui, plus d’un tiers de l’humanité vit dans des habitats en terre. Or ce matériau est peu enseigné, on lui reproche d’être archaïque, fragile, éphémère. Une minorité prétend au contraire qu’il se révèle étonnamment moderne face aux nouveaux enjeux du réchauffement climatique. Gratuite, disponible partout, durable mais aussi recyclable à l’infini, la terre a toutes les qualités pour une construction raisonnable et raisonnée de l’habitat du futur.
La scène se déroule au début des années 1960, dans la vieille ville de Kharga, au sud de l’Egypte. Il fait une chaleur torride. Hassan Kaf, un fonctionnaire, se lamente devant la maison de ses parents.
«Nous avons changé tout cela avec le feu de l’Enfer en bâtissant avec du béton des maisons modernes [..] Que m’est-il arrivé pour que je vende la maison de mes ancêtres?! C’est vrai qu’elle était en terre crue, mais elle était spacieuse et fraîche. Je l’ai vendue 150 livres et j’ai acheté une maison en ciment: deux chambres et un salon. On n’arrive pas à bouger à l’intérieur et il fait chaud comme dans la maison du directeur!»