Alexandre, condamné pour sauver le système et les experts?

En octobre 2019, six ans après les faits, Alexandre comparait enfin devant la Cour d’assises de Paris. Pour Philippe Courroye, l’avocat général, Alexandre est un acteur «sans gloire ni réussite» qui s’est vengé de ses échecs sur son fils d’un mois et demi. «J’aimais mon enfant et je ne comprends toujours pas pourquoi je suis là», déclare-t-il à la barre.

Publié le 06 juillet 2022 10:00. Modifié le 07 juillet 2022 15:20.

L’avocat général pointe qu’un jour, Alexandre a mal remis la jambe de son fils dans le porte-bébé. Un autre, il lui a donné une tape un peu forte pour qu’il fasse son rot. Le pédiatre assure pour sa part que c’était un père attentif, présent à tous les rendez-vous médicaux. Ses beaux-parents précisent que c’est à lui que ses filles veulent parler quand elles ont un chagrin.

La salle d’audience prend rapidement des airs de bataille rangée. D’un côté, les spécialistes ayant rendu la première expertise de syndrome du bébé secoué (SBS), accompagnées du docteur Anne Laurent-Vannier, venue de sa propre initiative. De l’autre, les proches d’Alexandre, ainsi que les professeurs Sébire et Marescaux (voir épisodes précédents). Cités comme témoins par la défense, ils sont venus torpiller les thèses médicales de l’accusation. «Je témoigne parce que j’ai l’intime conviction qu’il ne s’agit pas d’un SBS et je veux éviter une erreur judiciaire», entame Guillaume Sébire, tout juste arrivé de Montréal. Au premier rang, Cyrille prend tout en notes.

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