Université de Neuchâtel: une enquête externe blanchit l’historien soupçonné de fausses factures

Keystone / Jean-Christophe Bott

C’est une enquête journalistique de Mediapart et Arcinfo qui avait mis le feu aux poudres, en mai 2022. Olivier Christin, professeur d’histoire moderne à l’Université de Neuchâtel, y était soupçonné d’avoir détourné des fonds pour financer un centre d’étude à Paris, présenté comme une coquille vide au service des ambitions du Parti socialiste français. Etait aussi mise en doute la réalité du travail du philosophe Vincent Peillon, cadre socialiste et ami de l’intéressé, employé à l’Unine plusieurs années pour des travaux scientifiques.

Mais une enquête externe, mandatée par l’Université, vient de livrer ses conclusions au terme de six mois d’investigation. Exposées dans Le Temps, elles dédouanent tant l’historien que son institution.

Ce que conclut l’enquête. Après avoir mené 27 auditions, épluché 99 factures et notes de frais, examiné 149 documents, les enquêteurs n’ont mis à jour aucun problème de facturation lié à Olivier Christin et son entourage. Quant aux échanges de messages présentés comme accablants, ils relèveraient d’échanges «au second degré» – notamment un courriel mentionnant Winnie l’Ourson ou feu Pierre Lambert comme convives fictifs d’un repas. Plusieurs allégations – notes de frais gonflées, ajout de dépenses aux budgets, colloque à but politique – sont jugées a minima «excessives».

«Il ressort que soit les allégations sont fausses, soit elles relèvent d’interprétations manifestement exagérées», résume l’Université dans son communiqué. Les enquêteurs pointent aussi une «atmosphère tendue» au sein de l’institut d’histoire de l’Université de Neuchâtel, et suggèrent que l’affaire prend sa source dans des règlements de compte internes. C’est le bureau Compas Management Services, fondé par un économiste formé à Neuchâtel, qui s’est chargé de l’enquête.

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