Quand le burn out mène aux enfers: ceux qui ne reviennent pas au travail
«Depuis toujours, il y avait la pression de ce travail, le fait d’être soumise aux chiffres, de voyager beaucoup. Je pense qu’à un moment donné ça aurait cassé de toute façon. Et puis il y a eu ce mobbing qui a tout accentué. C’était il y a sept ans. Sept ans plus tard, je n’en suis pas encore sortie.» Sarah*, 55 ans, a travaillé de longues années dans une grande entreprise, à un rythme effréné, avant de faire un burn out. Le début d’une descente aux enfers.
Pourquoi on en parle. Pour rappel, un burn out est un épuisement dû au stress chronique au travail. Ce trouble de la santé a souvent différentes causes, y compris non-professionnelles; iI n’est pas reconnu par la loi (ni les assurances) comme une maladie professionnelle. Mais l’Organisation mondiale de la santé le place depuis 2019 dans la catégorie des problèmes liés au travail. Bien diagnostiqué et pris en charge, un burn out ne dure que quelques mois. Mais lorsque d’autres problématiques s’en mêlent ou que le suivi n’est pas adapté, la situation peut se compliquer et affecter la vie privée et professionnelle des années durant.
C’est à Nyon que l’on rencontre Sarah*, dans l’un des bureaux de Connexion-Ressources, société fondée par la coopérative d’utilité publique Démarche. Connexion-Ressources répond aux demandes de ses mandants comme l’Office de l’assurance invalidité et évalue notamment le potentiel de réinsertion des bénéficiaires et les prépare à la reprise d’un emploi ou d’une formation.
Sarah en est là. Elle raconte son histoire, le regard profond, avec calme et lucidité. Il y a sept ans, ce burn out, elle ne l’a pas senti arriver. Parce qu’elle était déjà passée par des périodes comme celles-ci, très stressantes, «alors on se dit qu’on a déjà surmonté ça», précise-t-elle. Mais le harcèlement d’un collègue vient s’ajouter à la violence du quotidien. «C’était des attaques contre ce que j’étais, pas ce que je faisais. J’étais très performante.»