Pour la rentrée, Frédéric Borloz veut plus d'apprentis et moins de tensions
«Après six denses semaines de travail, je n’ai pas réussi à tout faire», glisse, rieur, Frédéric Borloz, nouveau ministre de l’éducation et de la formation professionnelle. L’ancien syndic d’Aigle a donné sa première conférence de presse ce mardi, en prévision de la rentrée des classes le 22 août. Le conseiller d’Etat (PLR) a mis l’accent sur la formation professionnelle, tout en jouant l’apaisement au moment d’aborder les chantiers hérités de la précédente législature de Cesla Amarelle.
Lire aussi: Frédéric Borloz, nouveau ministre des écoles vaudoises: «Il faut me laisser du temps»
L’apprentissage au centre. Les écoliers vaudois reprennent le chemin des cours lundi prochain. Mais c’est au cœur du site de Marcelin, lieu regroupant un gymnase et deux écoles professionnelles, que le ministre a organisé sa conférence de rentrée. Le ton est donné: la formation professionnelle est une priorité pour le DEF. Frédéric Borloz:
«On doit changer l’image de l’apprentissage, il faut repenser ça. Aujourd’hui, après l’école obligatoire, un peu moins de 20% des élèves choisissent cette voie. Il y a vingt ans, ils étaient le double.»
«Les chiffres sont ce qu’ils sont, il ne faut pas s’alarmer», poursuit le ministre, qui prévoit une série d’actions pour promouvoir les débouchés professionnels auprès des jeunes. Parmi elles:
Une orientation plus efficace ainsi qu’un travail d’information important auprès des élèves, ceci indépendamment de leur filière.
Une valorisation des attestations de formation professionnelle (AFP).
Un rapprochement avec les entreprises et associations professionnelles. «La formation professionnelle ne peut se développer qu’en collaborant avec les milieux économiques. Moi, avec mon bagage, je peux amener ce rapprochement là.»
Ni bébé, ni l’eau du bain. Frédéric Borloz hérite de Cesla Amarelle, sa prédécesseur socialiste, le clivant Concept 360°, qui vise à concrétiser l’école inclusive, soit l’intégration dans les classes d’élèves aux besoins particuliers.
Pour le ministre, l’heure est à l’apaisement. «Ce concept focalise beaucoup de grognes auprès des enseignants et j’en suis conscient», confie-t-il avant d’ajouter:
«On va continuer à travailler avec le Concept 360°, mais il a été mis en place au pas de charge et a demandé des efforts particulièrement compliqués. C’est le moment d’analyser la situation, d’écouter les professionnels de la formation et, ensuite, d’apporter des ajustements.»
Lire aussi: Après s'être «battue», Cesla Amarelle dit partir «avec fierté»
Même son de cloche pour l’éducation numérique, un autre chantier houleux de l’école vaudoise. Frédéric Borloz affirme qu’il «n’est pas question de tirer la prise» et ce «même s’il y a aussi eu une forme de résistance du côté des parents». Il ajoute:
«On va faire une demande de crédits pour 5 ans au Conseil d’Etat afin de consolider l’éducation numérique qui est déjà en bonne voie. Cette demande de crédit sur plusieurs années imposera aussi un peu de calme… On sera moins tenus par les délais.»
Le Gymnase en 4 ans. Le ministre a brièvement évoqué l’harmonisation du cursus gymnasial à travers le pays, telle que voulue par la Confédération. Le canton de Vaud est ainsi tenu d’entrer en matière sur un gymnase en 4 ans — contre 3 actuellement. «Une consultation a lieu en ce moment au Conseil d’Etat», précise Frédéric Borloz, qui se dit conscient des impacts d’une telle réforme.
L’accueil des réfugiés. Enfin, ce sont quelque 990 élèves ukrainiens qui intégreront l’école vaudoise dans une semaine, répartis en 615 classes à travers le canton — dont certaines sont ordinaires et d’autres spécialisées.