La «Grande démission» en France, un phénomène... très relatif
Après les Etats-Unis, la France connaîtrait ce que l’on appelle une «Grande démission». Fin 2021 et début 2022, le nombre de démissions a en effet atteint un niveau historiquement haut, avec près de 520’000 démissions par trimestre, dont 470’000 démissions de CDI. Ces chiffres, publiés mi-août, sont ceux de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares,) soit la direction du ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion. Mais le phénomène, qui n’a pas (encore) atteint la Suisse, est aussi à relativiser côté français.
Pourquoi on s’y intéresse. La «Grande démission» aux Etats-Unis avait fait beaucoup de bruit en 2021, désignant l’importante augmentation de travailleurs quittant volontairement leur poste – même si elle s’expliquait en partie par un phénomène de rattrapage suite aux intentions de démissions «habituelles» mises en pause avec le coronavirus. Les chiffres français sont aussi impressionnants. Ces départs s’expliquent par une volonté de changement, selon une enquête de l’Unedic citée sur France Inter: près de six personnes interrogées sur dix déclarent «avoir en tête» au moins un des quatre projets suivants: changer de métier, d’employeur, de secteur d’activité ou se former dans leur métier actuel. Il s’agit cependant de considérer toutes les données de l’équation lorsque l’on parle de «Grande démission».