Des écoles clandestines pour venir en aide aux enfants du placard

Image d'archive du 12 décembre 1964. Des travailleurs immigrés italiens quittent Zurich et rentrent en Italie pour les fêtes | Keystone / Photopress-archiv.

Vivre caché dans un placard, muré dans le silence. Cette réalité fut celle de milliers d’enfants de saisonniers, contraints à la clandestinité. Swissinfo revient sur cette sombre période de l’histoire suisse, à laquelle le Musée d’histoire de La Chaux-de-Fonds consacre une exposition. Intitulée «Enfants du placard, à l'école de la clandestinité», elle aborde le rôle clé des écoles, alors illégales, dans le quotidien de ces enfants.

Le contexte. Aboli en 2002, le permis A pour saisonniers n’autorisait pas le regroupement familial. De nombreux travailleurs, souvent originaires d’Italie, d’Espagne ou du Portugal, faisaient toutefois le choix d’emmener leur famille avec eux. Parce qu’une fois en Suisse, leurs enfants se retrouvaient plongés dans l’illégalité — parfois contraints de se cacher dans les placards — il n’existe aujourd’hui pas de chiffres précis permettant de mesurer l’ampleur du phénomène.

Swissinfo partage néanmoins une estimation: au début des années 1970, environ 15’000 enfants se trouvaient en situation de clandestinité dans le pays.

Le rôle de l’éducation. Pour assurer une formation aux enfants, mais aussi pour leur offrir un semblant de normalité, des écoles clandestines ont rapidement vu le jour dès les années 1970. A Renens, à Neuchâtel, ou encore à La Chaux-de-Fonds, ces établissements financés par des dons étaient parfois connus des autorités.

Selon Swissinfo, une lettre de 1983 d’un enseignant de La Chaux-de-Fonds montre que les autorités neuchâteloises auraient même participé à leur financement. Dans une aile de l’exposition, le musée de La Chaux-de-Fonds a d’ailleurs recrée le décor d’une salle de classe clandestine du canton de Neuchâtel.

L’exposition «Enfants du placard, à l'école de la clandestinité», se tient jusqu’au 23 mars 2023.

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