A 15 ans, «je suis confronté aux fake news très souvent»

Du 14 au 18 juin, Heidi.news a accueilli au sein de sa rédaction une jeune stagiaire, Tess, âgée de 16 ans. Alors comment ne pas lui demander de mener elle-même l'interview de trois élèves de... 15 ans, venus participer à notre Exploration Réinventer l'école?

Notre stagiaire Tess Barbey en plein exercice avec trois élèves à peine plus jeunes qu'elle. | Photo Eddy Mottaz pour Heidi.news et Le Temps

La crise Covid-19 a eu une conséquence inattendue: la pose d’un «téléphone rouge» non pas entre Washington et Moscou, mais entre la rédaction de Heidi.news et le cycle d’orientation de la Gradelle, dans le canton de Genève. Entre les journalistes et les élèves de Jean-Marc Cuenet, prof de français.

Des élèves qui, après avoir contribué à quatre épisodes de l’Exploration L’état d’urgence à la première personne en juin 2020 (les épisodes 19 à 22), après avoir bombardé la rédaction de questions en mars 2021 et avoir accueilli des journalistes en classe pour obtenir des réponses, ont encore participé jeudi 17 juin à un tournage de PopScience (prochainement diffusé) ainsi qu’à un épisode d’une autre Exploration, Réinventer l’école, vendredi 18 juin. Rencontre avec trois de ces élèves, Lara, David et Julien.

Heidi.news — En plus des deux Explorations, quelles expériences avez-vous déjà eues avec les médias?

David — Cette année, nous avons fait un documentaire avec la RTS, c’était pour la première émission Ramdam. C’était sur Cyrano de Bergerac. Ensuite nous avons fait le PopScience sur Heidi.news.

C’est notre prof qui donne l’impulsion. Ça fait deux ans que nous sommes avec lui, donc deux ans qu'on s'implique. Mais c’est surtout depuis cette année qu’on s'implique vraiment.

Vous avez eu du plaisir à y participer?

Lara: Oui c’est super. C’est très amusant, et puis c’est pas mal d’avoir des caméras sur nous, quoi!

Entre la RTS et le PopScience, qu'avez-vous préféré?

Lara: C’était très différent. La RTS, c’était 4 jours de tournage, ça a eu lieu en classe, où nous avons passé plusieurs heures chaque jour. Il y avait vraiment de grosses caméras, des micros. Le PopScience était beaucoup plus tranquille, plus rapide.

Y a-t-il une expérience dont vous vous souvenez particulièrement?

Lara: Je pense que la chose la plus intéressante, c’est la manière dont on interagit avec nous. Les gens se soucient vraiment de nous, ils s'inquiètent pour nous, ils veulent entendre notre histoire et notre avis sur les choses. Parfois, nous avons l'impression d'être presque négligés en tant qu'étudiants, mais dans les médias auxquels nous avons participé récemment, ce n'est pas le cas.

Le journalisme vous intéresse-t-il comme future carrière?

Lara et Julien: Non, pas vraiment.

David: Oui un peu, j’aimerais bien travailler dans des journaux, tel que Le Courrier.

Est-ce que vous vous informez? Si oui, comment: en lisant les journaux, en regardant la télé, par les réseaux sociaux?

Lara: Quand je vais sur Google, je regarde les news en bas, j’ai aussi 20 Minutes sur mon téléphone. Mais la source principale pour les news sont les réseaux sociaux. Sur Instagram, je suis abonnée à des comptes tels que Le Temps et Heidi.news. Je ne suis pas abonnée à des journaux.

Julien: Moi je ne lis pas de journaux en tout cas, et parfois sur les réseaux je lis un ou deux petits trucs.

David: Moi du coup mes parents sont abonnés au Courrier, donc je le lis de temps en temps. Je regarde aussi pas mal de vidéos informatives sur Youtube. Par exemple, Le Huffington Post, Brut.

David et Julien: On ne lit pas de journaux, on regarde plutôt des vidéos informatives.

Votre principale source d'information est-elle les réseaux sociaux?

Tous: Oui complètement, des médias via les réseaux sociaux.

Pensez-vous que les informations sur les réseaux sociaux sont fiables, et avez-vous déjà été confrontés aux fake news? Si oui comment éviter ce problème?

David: Ça dépend du compte. Je suis confronté aux fake news très souvent, donc pour savoir sur quels comptes je peux me fier, je regarde le compte, qui c’est qui le poste, si c’est un média fiable, reconnu dans le monde.

Lara: Je regarde le nombre d'abonnés, et à qui appartient le compte.