IA sexuelle: une influenceuse transforme ChatGPT en minitel rose

Capture d'écran

Le scénario du film Her se réalise-t-il à toute vitesse, avec l’essor des intelligences artificielles génératives de type ChatGPT? Le Washington Post raconte en tout cas comment Caryn Marjorie, une influenceuse de 23 ans suivie par 2 millions d’abonnés sur SnapChat, utilise la technologie de chatbot d’une start-up, Forever Voices, pour créer une version numérique d’elle-même. Laquelle joue les petites amies virtuelles à la demande.

Basée sur le modèle de langage GPT-4 d’OpenAI, CarynAI discute avec les fans, en se permettant d’être sexuellement explicite — contrairement aux autres chatbots, bridés sur ce point comme sur beaucoup d’autres. A 1 dollar la minute de conversation, Caryn Marjorie affirme avoir engrangé 100’000 dollars rien que la première semaine. Elle se voit déjà millionnaire.

Le plus vieux métier innovant du monde. Il est évident que le lancement de CarynAI participe d’une stratégie de communication de la part de Forever Voices, qui s’est d’abord fait connaître en réalisant des deepfakes de célébrités. Mais à un moment où l’on s’interroge sur les métiers fragilisés par les progrès de l’IA, il est intéressant de rappeler que le sexe et l’amour ont souvent été des domaines où les nouvelles technologies ont trouvé leurs premières applications profitables.

Caryn Marjorie justifie le développement de son chatbot par la nécessité de répondre à ses nombreux fans en demande. Mais elle admet aussi qu’elle ne sait pas vraiment ce que leur dit CarynAI, puisque les conversations sont chiffrées…

Forever Voices affirme de son côté que les chatbots compagnons qu’elle développe sont dotés d’une éthique stricte. En l’absence de détails, on est libre ou non de les croire. C’est d’ailleurs aussi ce qu’affirmait une autre start-up, Chai Research, qui a développé Eliza, une IA thérapeute ayant poussé un jeune homme belge au suicide selon son épouse et son psychiatre.

A lire dans le Washington Post (accès libre, en anglais)