Un sondage pointe le profond sentiment d'insécurité numérique des Genevois
Protection des données, cybersécurité, Gafam... autant de sujets qui préoccupent les Genevois. Ils peinent pourtant à entrer dans le débat politique.
De quoi alimenter la campagne électorale au bout du lac? Les Genevois ressentent une forme profonde d’insécurité numérique, selon un sondage en ligne réalisé par l’Institut Edgelands, dont la mission est de provoquer la discussion sur la numérisation de la société. «Je ne m’attendais pas à de tels résultats, observe Bernard Rappaz, coordinateur de l’institut. Trois participants sur quatre ont manifesté leurs inquiétudes.»
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Pourquoi on en parle. Les entreprises et l’administration publique accélèrent la numérisation de leurs processus, et la numérisation touche tous les aspects de la vie quotidienne. Mais les effets de bord de cette métamorphose ne sont toujours pas au centre des débats politiques. Nous avons ainsi demandé à plusieurs personnalités politiques de réagir à ce sondage.
L’essentiel. Les avis ont été recueillis entre les mois de juin et de novembre 2022, à travers un sondage en ligne réalisé par la plateforme OPPi.live. Dans le détail, 414 personnes ont participé au sondage en ligne, et la plateforme a également recueilli 114 commentaires en lien avec les sujets abordés.
Parmi les sujets d’inquiétude remontés à cette occasion:
la proportion toujours plus importante de décisions prises par des algorithmes,
l’accroissement de la surveillance numérique, le pouvoir démesuré des géants de la tech,
la gestion des données personnelles par les entreprises privées et l’administration,
ou encore le fossé numérique qui se creuse au sein de la population.
Sur tous ces sujets, une majorité des personnes ayant participé au sondage ont exprimé leurs craintes.
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La méthodologie employée, participative, diffère des sondages classique, et l’échantillon n’est pas représentatif. Elle permet en revanche de classer les participants selon leurs réponses, afin d’obtenir un panorama de l’opinion. Trois groupes se dessinent:
Le groupe A, qui représente les individus se sentant en sécurité et en confiance (22%).
Le groupe B, des individus qui ne sentent pas en sécurité et qui manifestent des inquiétudes (53%).
Le groupe C, des individus indécis mais avec une tendance à l’insécurité (22%).
Deux pour cent des participants n’ont pas été catégorisés dans l’un de ces trois groupes.
«Ce sentiment d’insécurité numérique qui ressort du sondage avait déjà été relevé dans notre premier rapport publié en juin, relève Bernard Rappaz. C’est d’autant plus intéressant que ce thème n’est même pas abordé dans le cadre de la campagne pour les élections cantonales d’avril 2023.»
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