«Si on veut en faire un nouveau Photoshop, il faut comprendre les biais des IA génératives»
DALL-E, Midjourney ou Stable Diffusion vont-ils mettre les artistes au chômage? Rien n'est moins sûr, car l'humain reste au centre pour l'essentiel: la capacité à créer quelque chose de réellement novateur.
Ils s’appellent DALL-E, Stable Diffusion ou encore MidJourney. Ces modèles d’IA text-to-image permettent de générer des images parfois bluffantes, que l’on pourrait croire sorties de la palette d’un artiste. A condition, bien sûr, d’avoir la patience d’expérimenter avec les outils pour découvrir les précieuses formules magiques permettant de maîtriser l’image de A à Z…
Quelles implications pour le monde de la création artistique? Heidi.news a échangé avec Nicolas Nova, professeur associé à la Haute école d'art et de design à Genève (HEAD) et spécialiste des cultures numériques.
Cet article est un complément à: DALL-E, ChatGPT… Savoir s'adresser aux IA génératives sera-t-il bientôt un métier?
Heidi.news — Il y a ce débat récurrent, où l’on demande si l’intelligence artificielle va détruire ou créer des emplois dans telle ou telle profession. Du coup, ces IA text-to-image vont-elles mettre les créatifs au chômage?
Nicolas Nova — L’impact des IA est un débat qui revient tous les deux ou trois ans, et qui génère des discours très ambivalents, qui oscillent entre positivisme démesuré et catastrophisme.
A court terme, on parle de changements quasi négligeables, mais ils ne le sont plus à long terme. La logique capitalistique est bien sûr en cause: si un nouvel outil coûte moins cher pour le même résultat, alors il va être utilisé.
Si les IA génératives travaillent pour moins cher, les artistes ont-ils raison de s’inquiéter?
L’inquiétude des artistes est légitime, car ces technologies interrogent, notamment sur la question du droit d’auteur, puisqu’elles «apprennent» à partir d'œuvres visuelles qui appartiennent à des tierces personnes.