La Maison Blanche a affirmé ne pas disposer d’information sur une potentielle cyberattaque en cours contre les Etats-Unis. Néanmoins, la conseillère de Joe Biden en cybersécurité, Anne Neuberger, a affirmé que les autorités américaines avaient repéré des «travaux préliminaires» du côté de hackers étatiques affiliés à la Russie.
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Selon le New York Times, les autorités américaines craignent en particulier des cyberattaques visant les infrastructures critiques du pays. La Maison Blanche aurait partagé des informations classifiées avec une centaine d’entreprises privées la semaine dernière, puisqu’une partie importante de ces infrastructures relèvent directement du secteur privé. Selon Anne Neuberger, il existe toujours de sérieuses cybermenaces, concernant les infrastructures énergétiques et le système hospitalier notamment.
Les autorités américaines ont invité les entreprises à mettre en place des authentifications multifactorielles, à conserver des sauvegardes hors ligne et à sensibiliser les employés sur les méthodes employées par les hackers. «Vous avez le pouvoir, la capacité et la responsabilité de renforcer la cybersécurité et la résilience des services critiques et des technologies sur lesquels s’appuient chaque Américain», a déclaré Joe Biden.
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Le calme avant la tempête? La Russie est réputée pour ses compétences dans le domaine cyber. Alors que de nombreux observateurs s’attendaient à voir rapidement des cyberattaques perpétrées contre les Etats occidentaux en réaction aux sanctions économiques prises contre la Russie, la situation est restée jusqu’ici relativement calme.
Dans une interview accordée à Heidi.news, la chercheuse à Sciences Po Asma Mhalla estimait que ni l’OTAN ni la Russie ne souhaitaient se lancer pleinement dans une cyberguerre, dont les conséquences pourraient être dramatiques.
D’autres observateurs estiment quant à eux que la Russie possède probablement des portes d’entrée dans les systèmes informatiques occidentaux via des vulnérabilités zéro-day, mais ne veut pas révéler ses positions pour l’instant.
Plusieurs spécialistes suivent avec inquiétude les opérations des cybervolontaires de l’armée ukrainienne. Le gouvernement ukrainien a désigné la Russie comme une cible, et Vladimir Poutine pourrait utiliser d’éventuelles cyberattaques perpétrées contre son pays comme un motif justifiant une escalade du conflit avec l’OTAN, ou d’autres Etats.
Comme l’a récemment relevé pour Heidi.news Adrien Ogee, du CyberPeace Institute, «l’absence de preuve n’est pas une preuve d’absence d’attaque». La Russie conserve l’initiative dans le domaine cyber, et la seule attitude raisonnable à adopter consiste à se prémunir au mieux contre d’éventuelles offensives.