Les produits et services de ces entreprises avaient été plébiscités pendant les périodes de confinement, de télétravail et d’école à distance. Elles ont alors embauché à tour de bras: Microsoft avait engagé 40’000 personnes au cours de son dernier exercice financier (2021-2022) soit plus du double de l'année précédente, note le Financial Times.
Mais la tech est à présent touchée par les problèmes du moment, qui n’épargnent aucun secteur: inflation, remontée des taux, et baisses des revenus venus de la publicité ciblée et du marketing. Des tendances qui devraient continuer à affecter son marché de l’emploi en 2023.
Et si licencier était contagieux? Selon le grand spécialiste en management Jeffrey Pfeffer (Stanford), ce phénomène tient surtout du mimétisme entre grandes entreprises. Il l’explique sur le site de son université:
«Les licenciements dans le secteur technologique sont essentiellement un exemple de contagion sociale, dans lequel les entreprises imitent ce que font les autres. Si vous cherchez les raisons pour lesquelles les entreprises licencient, la raison est que tout le monde le fait. Les licenciements sont le résultat d'un comportement imitatif et ne sont pas particulièrement fondés sur des preuves.»
Si Jeffrey Pfeffer admet que le secteur pourrait être touché par une récession, et qu’il peut y avoir des bulles de valorisations, il prend l’exemple de Meta:
«Est-ce que Meta a trop embauché? Probablement. Mais est-ce pour cela qu'ils licencient? Bien sûr que non. Meta a beaucoup d'argent. Ces entreprises gagnent toutes de l'argent. Elles licencient parce que d'autres entreprises le font.»
L’explication de Microsoft. Le PDG de Microsoft Satya Nadella, présent au Forum économique mondial à Davos, a expliqué ces annonces comme le résultat d'une réduction de la demande des consommateurs:
«Pendant la pandémie, il y a eu une accélération rapide. Je pense que nous allons passer par une phase aujourd'hui où il y a un certain degré de normalisation de la demande.»
Selon plusieurs médias américains, Microsoft est toutefois sur le point d’investir 10 milliards de dollars dans OpenAI, l'intrigante ONG devenue entreprise lucrative, à qui l’on doit ChatGPT.