Meta travaille à une alternative à Facebook: ce que ça change pour vous

Meta, la maison mère de Facebook, développe une alternative à… Facebook. Nom de code du projet: P92. Il s’agirait donc d’un nouveau réseau social basé sur le partage de texte, comme Twitter, et reposant sur la décentralisation, comme Mastodon. Avec le risque que le géant californien pervertisse l’essence même des réseaux décentralisés.

Pourquoi on en parle. Le rachat de Twitter par Elon Musk a brièvement popularisé Mastodon, un réseau social dit «décentralisé» créé en 2016. De 500'000 utilisateurs actifs début novembre 2022, le réseau social est passé à plus de 2,5 millions un mois plus tard. Depuis, l’audience de Mastodon décline lentement – il est passé sous la barre de 1,5 million en février 2023. A titre de comparaison, Twitter totalise quelque 450 millions d’utilisateurs actifs par mois et Facebook, près de 3 milliards…

L’éphémère popularité de Mastodon semble avoir suscité l’intérêt de Mark Zuckerberg, à la recherche de nouveaux relais de croissance pour maintenir la domination de Meta. Ce qui est loin d’être gagné: l’entreprise a enregistré en 2022 la première baisse de ses revenus annuels depuis son introduction en bourse, et a annoncé le 14 mars se séparer de 10'000 employés.

Ce que l’on sait de P92. Peu d’éléments ont été communiqués concernant le nouveau réseau social décentralisé sur lequel travaille Meta. Si l’entreprise a confirmé son existence au média Platformer, rien ne dit qu’il aboutira un jour au lancement d’une application. Voici ce que l’on en sait:

• Le réseau sera décentralisé.

• Il faudra utiliser son identifiant Instagram pour s’y connecter.

• Il s’appuiera sur le principe de l’interopérabilité – c’est-à-dire qu’il pourra communiquer avec d’autres services, pas nécessairement sous le contrôle de Meta.

• Il devrait supporter le protocole ouvert ActivityPub, employé entre autres par Mastodon.

Comment ça fonctionne? A ce stade, on peut raisonnablement penser que Meta compte s’appuyer sur le modèle de Mastodon. Ce dernier repose sur une architecture dite «décentralisée». Sur Facebook, les utilisateurs évoluent sur une plateforme unique, hébergée sur les serveurs de l’entreprise. Mastodon s’appuie pour sa part sur des «instances» qui peuvent être fédérées entre elles.